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Désirs d'avenir UK - Ségolène Royal 2007
18 octobre 2006

Premier débat ferme et courtois

Dominique Strauss-Kahn, Laurent Fabius et Ségolène Royal, candidats à l'investiture socialiste, ont débattu dans une ambiance courtoise, les règles très strictes ne permettant que quelques passes d'armes.

Pour leur premier match télévisé de la campagne interne, les trois prétendants à l'investiture socialiste se sont poliment mais fermement démarqués mardi 17 octobre sur les sujets cruciaux de la hausse du Smic et des 35 heures, tout en veillant à rester dans les clous du projet du PS.
Pour ce premier débat sur les questions économiques et sociales, retransmis en direct sur les chaînes parlementaires, ils ont d'abord multiplié les amabilités. "Il y a beaucoup de points communs", a salué Laurent Fabius, tandis que Dominique Strauss-Kahn rassurait des militants qu'il croit "de plus en plus hésitants": "nous ne sommes pas ici pour vaincre sur d'autres". "Je rejoins ce qui vient d'être dit", a répété plusieurs fois Ségolène Royal à l'attention de ses compétiteurs.

"Recréer la confiance"

Mais passées les politesses de rigueur, Laurent Fabius et Dominique Strauss-Kahn ont sorti les griffes, tous deux ne se ménageant guère. "Je ne suis pas candidat pour être ministre de l'Economie", a lancé le premier à son concurrent, raillant ses propositions "techniques". "Si on dit sur les 35 heures: 'on verra', les électeurs répondront le moment venu: 'on verra"', a-t-il ensuite lancé à Ségolène Royal. Avant de tacler ses deux "collègues", "peut-être plus flous" que lui.
"Il ne faut s'engager à promettre que ce qu'on pourra tenir", lui a vertement répondu DSK. "Je n'ai pas le sentiment d'être plus flou, j'ai le sentiment d'être plus complet", a tancé l'ancien hôte de Bercy. Candidat autoproclamé "social-démocrate", le député du Val-d'Oise a prévenu son rival qu'il ne suffisait pas d'avoir un projet "social", mais qu'il fallait aussi être capable de recréer la "confiance".

Sur les 35 heures

Laissant faire, la favorite de la compétition -selon les sondages-, qui avait accepté le principe de ce débat à reculons, s'en est tirée par une pirouette en faisant allusion à son statut de femme candidate. "Ce qui fait ma différence, c'est déjà aux autres de le dire. Il y en a une qui est visible, sur laquelle je n'insisterai pas", a-t-elle souri.
Sur le fond, les trois candidats ont âprement débattu sur les 35 heures. "Il ne faut pas laisser dire que les 35 heures ont été un échec", "ça a été positif!", a tonné Laurent Fabius, alors que Ségolène Royal en avait dressé il y a plusieurs mois un bilan "mitigé". "Si je suis élu président, les 35 heures seront généralisées", a promis celui qui s'était auparavant engagé à appliquer à la lettre le projet du PS, qui prévoit d'étendre les lois Aubry à tous les salariés.

Le projet convient bien à DSK

Ne se laissant pas démonter, la candidate s'est défendue de vouloir remettre en cause le "fondement" des "RTT". Avant d'enfoncer le clou: "dans certaines entreprises, les 35 heures ont abouti à une régression". Il faut "les appliquer correctement pour qu'elles ne soient pas plus coûteuses pour le salarié", a-t-elle réclamé. Récemment, elle n'avait pas exclu un assouplissement des 35 heures pour ceux "qui veulent travailler plus" ou "moduler" leur temps de travail.
Dominique Strauss-Kahn a pour sa part affirmé que le projet du PS lui "convient bien" sur ce point, alors qu'il s'était récemment prononcé pour une application "au cas par cas" des lois Aubry.

Sur le Smic

Autre pierre d'achoppement, la proposition de Laurent Fabius d'augmenter "immédiatement" le Smic de cent euros a été vertement attaquée par ses deux compétiteurs. "C'est l'ensemble des petits revenus qu'il faut faire monter vers le haut!", a critiqué DSK.
"Augmenter le Smic sans régler le problème de la hiérarchie des salaires va tirer vers le bas tous les salariés qui sont au dessus du Smic", a renchéri Ségolène Royal. "Si ces cent euros sont immédiatement mangés par une augmentation des prix (...) à ce moment-là le compte n'y sera pas", a-t-elle ajouté, s'engageant à "remettre de la vérité dans le calcul de la hausse des prix" en remettant à plat l'indice de prix.

Fabius clairement à gauche

"Si un gouvernement de gauche arrive aux responsabilités et n'est pas capable d'augmenter de cent euros par mois le Smic, il ne remplit pas sa tâche", a répliqué Laurent Fabius, candidat d'une ligne "clairement de gauche" pour lutter contre la "précarité" et le "décrochage".
Avant de tacler ses deux concurrents: "quand on gagne 30.000 euros par mois pas de souci, quand on gagne 1.254 euros brut, c'est une exigence!"
Au final, Ségolène Royal est apparue à l'aise -saluant la France "magicienne"- et volontiers pédagogue -elle a brandi une carte de France des pôles de compétitivité et pris soin dès le début de dire qu'elle n'avait pas "réponse à tout". Au point de ne pas sembler redouter le prochain débat télévisé mardi prochain, alors même qu'elle avait menacé de ne pas venir aux six débats prévus s'ils étaient "détournés" de leur but. "Mardi déjà! On ne se quitte plus!" AP

© Le Nouvel Observateur
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