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Désirs d'avenir UK - Ségolène Royal 2007
25 mai 2006

Ségolène Royal a décidé de s'appliquer le principe de non cumul des mandats

Compte rendu

Opposée au cumul des mandats, Mme Royal ne sera plus députée

LE MONDE | 24.05.06 | 14h44  •  Mis à jour le 24.05.06 | 14h44


n seul mandat. Invitée par Lemonde.fr à dialoguer en direct lors d'un "chat" avec les internautes, mardi 23 mai, Ségolène Royal a annoncé sa décision de ne pas se représenter aux élections législatives de 2007. La présidente PS du conseil régional de Poitou-Charentes renonce à son mandat de députée des Deux-Sèvres qu'elle détient depuis 1988. "J'ai décidé (...) de transmettre le flambeau de ma circonscription en continuant à y veiller de très près depuis la région, qui est le mandat que je garde. Je crois que la cohérence est une valeur politique de première importance, et c'est pourquoi je le fais", a-t-elle répondu à une internaute qui l'interpellait sur le sujet. Mi-juin, les militants appelés à voter pour investir leurs candidats du PS, devront donc, dans les Deux-Sèvres, désigner quelqu'un d'autre.

Partisane du non-cumul des mandats - une mesure qui devrait figurer dans le projet du PS pour 2007 -, Mme Royal a saisi l'occasion "de respecter avant l'heure ce principe". En cas d'échec, elle ne disposerait plus de la représentation nationale qu'offre l'Assemblée. Une décision dure à prendre, confiait-elle en aparté, à l'issue du chat, où elle s'est rendue en compagnie de Christophe Chantepy, président de son association de campagne, Désirs d'avenir.

Mme Royal n'est pas la première à faire ce choix. Jean-Yves Le Drian, président PS du conseil régional de Bretagne, l'a précédée, et a déjà fait savoir qu'il renonçait, lui aussi, à son mandat de député du Morbihan, décroché pour la première fois en 1978. Pour bien d'autres raisons, faute d'avoir obtenu la circonscription qu'elle souhaitait, la maire de Lille, Martine Aubry, ne sera pas non plus candidate aux législatives. Aucun autre présidentiable, Dominique Strauss-Kahn, Laurent Fabius, ou Jack Lang, n'est à la tête d'un exécutif local, même si les deux premiers restent très actifs dans leurs mairies - Grand-Quevilly (Seine-Maritime) pour M. Fabius, Sarcelles (Val-d'Oise) pour M. Strauss-Kahn.

En annonçant sa décision, Mme Royal envoie surtout un signe supplémentaire de sa détermination à être candidate à l'investiture du PS pour l'élection présidentielle. Elle le fait à un moment où les attaques redoublent contre elle et le premier secrétaire du PS, François Hollande, accusés de "privatiser" le parti à leur avantage.

TENTATIVE DE DÉSTABILISATION

Depuis quelques jours, le couple est dans la ligne de mire des candidats rivaux. Les rumeurs enflent pour tenter de les déstabiliser, soit parce qu'ils agiraient de concert, soit qu'ils se disputeraient sur un "ticket" que M. Hollande aurait conclu avec Lionel Jospin... L'attitude, parfois ambiguë du premier secrétaire, nourrit les spéculations. Et les nouvelles déclarations de François Rebsamen, numéro deux du parti, sur Europe 1, mardi matin, affichant sans complexe ses préférences, n'ont pas contribué à apaiser les esprits.

"Les présidentiables, il n'y en a pas tant que ça : quelqu'un qui est en haut des sondages, une femme, Ségolène Royal, et puis logiquement, le premier secrétaire du PS qui a redressé le parti depuis 2002...", a-t-il déclaré, ajoutant tout juste sur sa liste Lionel Jospin comme "recours si on n'y arrive pas". Réunis à huis clos au siège du parti quelques heures plus tard, les représentants des candidats ont manifesté leur colère. Le député de Paris, Jean-Christophe Cambadélis, proche de Dominique Strauss-Kahn a reproché à M. Rebsamen de choisir des "candidats officiels" et de mépriser les autres. Patrick Mennucci, qui représentait Mme Royal, a fait profil bas, se montrant conciliant sur tout. Un nouveau sondage BVA pour L'Express, réalisé du 19 au 20 mai auprès de 955 personnes, ajoute sans doute à la nervosité : près de six Français sur dix jugent envisageable de voter pour Ségolène Royal en 2007.

Mardi, plus d'un millier de questions sont parvenues sur le site Lemonde.fr. En réponse à un internaute qui lui demandait si la France devait demander "pardon aux Algériens pour son passé colonial", elle a pris position sur ce sujet très sensible : "Demander pardon bien sûr. Ce qui compte, c'est que la France soit au clair avec toute son histoire et toutes celles et tous ceux qui la composent et qui ont souffert... Je pense aux Algériens qui ont vécu la répression, mais je pense aussi aux harkis et à leurs souffrances. Etant fille d'un officier qui a été engagé dans la guerre d'Algérie (...), je mesure l'importance de la prise de parole récente sur cette période qui a permis bien des résiliences". Elle voudrait y ajouter "la douleur des rapatriés". Mme Royal s'est déclarée par ailleurs hostile à une loi sur la dépénalisation du cannabis et favorable à une réforme de l'enseignement supérieur pour "arrêter d'engager les jeunes dans une impasse".


Isabelle Mandraud

Article paru dans l'édition du 25.05.06







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