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Désirs d'avenir UK - Ségolène Royal 2007
2 juin 2006

Ségolène refuse de laisser l'ordre et la sécurité à la droite!

Evénement

Ségolène Royal dégaine son « ordre juste »
Les propositions de la députée des Deux-Sèvres sur le rôle conféré à l'armée, à l'éducation et sur le versement des allocations suscitent des controverses.

Par Alain AUFFRAY et Jean-Dominique MERCHET et Charlotte ROTMAN
vendredi 02 juin 2006

(1) http://general.de.richoufftz. over-blog. com/

En présentant mercredi soir à Bondy (Seine-Saint-Denis) son programme pour la sécurité, Ségolène Royal a avancé des propositions qui vont parfois à l'encontre de la pensée socialiste. Certaines existent déjà, plus ou moins. D'autres sont contestées. Décryptage.

L'armée

L'armée au secours des jeunes en difficulté ? «La suppression du service militaire a été une erreur, il faut en inventer un nouveau», affirme Ségolène Royal. Fille et soeur d'officiers, elle plaide aussi pour des «systèmes d'encadrement à dimension militaire» destinés aux jeunes à partir du «premier acte de délinquance». Cette dernière proposition ne fait guère l'unanimité : «Aller à l'armée ne doit pas apparaître comme étant une punition», s'emporte un officier.

En revanche, l'idée d'un retour à une forme de service national obligatoire comme celle de l'implication des militaires dans l'éducation des jeunes est dans l'air du temps. Un général en activité vient même d'ouvrir un blog pour vanter son action en faveur des banlieues (1). En mars, l'hebdomadaire chrétien La Vie avait lancé un appel pour l'instauration d'un service civique obligatoire, qui a recueilli le soutien de 442 parlementaires, droite et gauche confondues. Si le PS a repris l'idée d'un tel «service civique obligatoire», le parti de Nicolas Sarkozy est très dubitatif. D'une durée de six mois éventuellement fractionnable, il serait «consacré à des missions d'intérêt général pour créer des liens entre des personnes qui n'auraient jamais eu l'occasion de se rencontrer». C'est l'idée du «creuset républicain», dont la gauche n'a pas fait le deuil après la décision prise par Jacques Chirac en 1996 de professionnaliser l'armée. La mise en place d'un tel service obligatoire concernerait 800 000 jeunes garçons et filles par an. Une tâche coûteuse que l'état-major des armées chiffre à 5 milliards d'euros par an.

Tout autre est l'idée de dispositifs fondés sur le volontariat conçus spécialement pour les jeunes en difficulté. Lors des Journées d'appel de préparation à la défense (JAPD), les pouvoirs publics en détectent environ 30 000 chaque année. Ces dispositifs ciblés existent déjà. Outre-mer, il s'agit du service militaire adapté, dont le coût est de 34 000 euros par jeune et par an. En métropole, le ministère de la Défense a créé en octobre «Défense deuxième chance», un dispositif qui monte doucement en puissance : 450 jeunes sont aujourd'hui encadrés par d'anciens militaires et des enseignants détachés.

Les allocations

La candidate à la candidature socialiste veut «remettre au carré les familles». Pour cela, elle estime qu'il faut, «quand les incivilités se multiplient, avoir un système d'obligation pour les parents de faire des stages dans des écoles de parents, avoir des systèmes de mise sous tutelle des allocations familiales, comme c'est le cas aujourd'hui, mais dans des logiques éducatives de réinsertion des parents». Son camarade de parti Jean-Luc Mélenchon s'est empressé de dénoncer cette «mesure inefficace, cruelle» que représente «la suppression des allocations familiales». Mais Royal n'avance pas une telle idée radicale. Et pour cause : c'est interdit par la loi depuis 2004. Et il y a peu de risque que celle qui déclarait dans Libération, en 2001, «tant que je serai ministre de la Famille, il n'y aura pas de suppression des allocations familiales» change d'avis.

La suspension ou la mise sous tutelle des allocs existent déjà. Le «contrat de responsabilité parentale» voté dans la loi pour l'égalité des chances présentée en février s'adresse aux parents dont l'enfant fait l'école buissonnière ou perturbe le bon fonctionnement de l'établissement scolaire. Alerté par l'école ou le maire, un travailleur social établit avec la famille des objectifs à atteindre (par exemple : retourner à l'école). En cas de non-respect, les prestations familiales peuvent être suspendues pour trois mois, éventuellement jusqu'à un an. Le PS avait voté contre.

Par ailleurs, le juge des enfants peut décider d'une mise sous tutelle des allocations familiales quand une personne en difficulté financière et sociale ne peut pas gérer, dans son intérêt ou celui de l'enfant, ses prestations. Ségolène Royal le soulignait déjà il y a cinq ans : «Cette mesure vise à aider les parents à mieux utiliser cette aide publique.» (Libération du 10 juillet 2001). S'ils sont jugés «défaillants», les parents peuvent être envoyés en «stage parental» par le parquet.

Royal va cependant va moins loin que Sarkozy, dont l'avant-projet de loi de prévention de la délinquance propose de donner au maire la possibilité de mettre sous tutelle les prestations sociales.

L'éducation

Ségolène Royal a lancé trois pistes pour une «révolution scolaire». La nouveauté, c'est la création d'un «tuteur des collégiens». Il y aurait dans certaines classes deux adultes, «l'enseignant qui transmet le savoir et un adulte qui établit la discipline». Gisèle Jean, secrétaire générale du Snes, juge cette proposition «ahurissante». «Cela témoigne d'une méconnaissance totale de l'acte éducatif. La discipline, cela fait partie intégrante du rapport pédagogique à l'élève.» Le député UMP Jean-Pierre Giran, secrétaire national à l'éducation, avoue pour sa part qu'une telle idée ne lui a jamais traversé l'esprit : «Nous souhaitons sécuriser l'environnement des salles de classe, mais il ne peut être question de mettre un surveillant dans la classe.»

Les deux autres pistes ne sont pas nouvelles : quand elle propose que les enfants qui «font la loi et pourrissent la totalité d'un collège» soient «recadrés dans des internats scolaires de proximité», elle reprend l'idée des internats lancée dès 1997 par Claude Allègre. La mesure fait aussi partie de l'arsenal antiviolence de l'UMP.

Royal estime enfin que les collèges ne devraient «pas accueillir plus de 400 élèves». Ministre à l'Enseignement scolaire, elle avait jugé, dès 1998, «urgent de diviser en deux les collèges de plus de 700 élèves».

Si, là, tout le monde est d'accord pour considérer cette mesure comme un vrai levier pour baisser la tension dans les établissements difficiles, elle est en revanche jugée irréaliste en raison de son coût exorbitant.

http://www.liberation.fr/page.php?Article=387004

http://www.dailymotion.com/relevance/search/segolene%20royal/video/221459

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