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Désirs d'avenir UK - Ségolène Royal 2007
11 juin 2006

Ségolène, le nouveau repère du PS

LE PS ENTRE EN CAMPAGNE

"Aujourd'hui c'est Royal
le point de repère"

par Marie-Eve Malouines,
chef du service politique à France-Info,
co-auteur avec Carl Meeus de "La Madone et le culbuto",
Ed. Fayard, 04/06


Est-ce que l'adoption du projet PS constitue une étape dans la stratégie du parti ? Celui-ci va-t-il se recentrer sur l'exigence d'union, où les candidats à la candidature vont-ils tenter de se démarquer ?

- Le projet commun, qui a été adopté, a l'avantage pour les candidats à la candidature socialiste d'être très général. Ce qui
pourrait leur permettre de continuer à vouloir se démarquer, et je pense que c'est ce qui se passera. Chacun va continuer à mettre sa personnalité en avant. Néanmoins, ils ne pourront renier le projet. Ils pourront dire qu'ils sont plus ou moins réservés sur tel ou tel sujet. Rien n'empêche Ségolène Royal d'aller plus loin.
Par ailleurs, sur certains thèmes, il y a des candidats qui ne seront pas crédibles. Je pense notamment à Dominique Strauss-Kahn ou Laurent Fabius sur les renationalisations.

Le choix du thème de la sécurité pour ouvrir la campagne est-il un effet de 2002, des émeutes, de la politique de Nicolas Sarkozy, ou est-ce plus ancien ?

- C'est un vieux débat. Mais il est aussi dans l'actualité. Il est évident que 2002 a eu un impact, la campagne s'est jouée la-dessus. Et puis dans la lutte contre l'insécurité, Nicolas Sarkozy n'a pas convaincu. Je pense que la manière dont Ségolène Royal a présenté les choses est assez intelligente. Elle n'a pas parlé en termes idéologiques, mais en termes de "compréhension". Car il faut toucher les gens concrètement. Elle se démarque ainsi du décalage classique qui existe entre certains responsables politiques et le peuple. C'est la même chose pour les "35 heures". Elle assume l'héritage socialiste, en montrant qu'ils ont essayé de bien faire, mais elle reconnaît les erreurs. Aujourd'hui, c'est elle qui est le point de repère, dans le sens où chacun devra se positionner par rapport à elle.
En 1997, lors d'une convention à Epinaî, Lionel Jospin s'était prononcé sur l'insécurité. Le PS voulait en finir avec l'angélisme et son image laxiste en matière d'insécurité.
C'est Daniel Vaillant qui y a réfléchi, mais c'est Jean-Pierre Chevènement qui l'a incarné. Aussi lorsque Daniel Vaillant est arrivé à l'Intérieur en 2000, il n'a pas pu incarner ce thème. Les déclarations de Ségolène Royal sur l'insécurité se font donc indirectement au détriment des jospinistes.

Il semble qu'il y ait un décalage entre Ségolène Royal et le PS. Nicolas Sarkozy incarne clairement l'UMP, en revanche l'appareil du PS ne semble pas totalement dévoué à la présidente de la région Poitou-Charente. Est-ce que ce décalage a été un atout pour elle jusque-là ?

- Ségolène Royal n'a pas l'image d'un apparatchik du parti. Elle n'est pas marquée par les querelles internes. C'est amusant parce que ce sont les cadres du parti eux-mêmes qui lui ont donné cette image en voulant la critiquer. En répétant qu'elle n'avait pas d'expérience, ils lui ont délivré un "brevet de virginité politique", et ça se retourne contre eux.
Là, elle a franchi une étape vis-à-vis de l'opinion, maintenant il faut qu'elle fasse attention aux militants, qui doivent voter à la rentrée, car rien n'est joué.

Propos recueillis par Simon Piel
(le vendredi 9 juin 2006)

© Le Nouvel Observateur
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