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Désirs d'avenir UK - Ségolène Royal 2007
22 juin 2006

Ségolène prend position sur l'immigration

Ségolène Royal, candidate socialiste à l'investiture

"Reconduire hors de France les délinquants dangereux"

LE MONDE | 22.06.06 | 13h09  •  Mis à jour le 22.06.06 | 13h09

son arrivée au pouvoir, le gouvernement socialiste espagnol a régularisé les sans-papiers puis il s'est trouvé confronté à un afflux d'émigrants subsahariens. Quelles solutions novatrices préconisez-vous ?

Les régularisations massives en Espagne et en Italie, héritage des années Aznar et Berlusconi, résultent d'abord de l'absence de mécanisme efficace de gestion en continu de l'immigration.

Plutôt que de durcir brutalement le droit de vivre en famille (qui concerne 25 000 personnes par an) ou de détruire le dispositif de régularisation au bout de dix ans de séjour en France (3 000 personnes par an), comme le fait la droite, je crois qu'il faut, comme dans d'autres domaines, un ordre juste qui allie fermeté, efficacité et humanité. Il faut surtout, pour l'immigration de travail, instaurer un droit moderne à l'aller et au retour. Aujourd'hui, beaucoup d'immigrants, qu'ils soient qualifiés, chercheurs, universitaires, cadres ou saisonniers, sont d'autant plus tentés de rester qu'ils craignent de ne pas pouvoir revenir faute d'un visa permanent ou pluriannuel.

En Europe, la France attire pourtant la plus faible proportion d'étrangers ayant une formation supérieure.

Pour les travailleurs qualifiés, la France était dotée de moyens réglementaires assez efficaces, avec une première circulaire de 1998 sur les informaticiens, puis une seconde en 2002 qui prévoyait l'accueil d'étudiants étrangers ayant achevé leur cursus et de salariés dont l'embauche s'inscrivait dans le cadre d'un projet de codéveloppement. La droite a abrogé le premier texte et négligé le second. Aujourd'hui, les entreprises et les laboratoires n'arrivent pas à recruter les salariés formés dont ils ont besoin.

Le bilan de la droite, c'est une baisse de l'immigration de travail, notamment qualifiée, de 88 000 en 2001 à 67 000, et une augmentation de l'immigration à vocation permanente. La fébrilité législative de Nicolas Sarkozy est l'aveu d'une faillite. La France n'a pas besoin de loi supplémentaire. Des instructions claires, des services renforcés, des procédures qui fonctionnent vite et bien, cela suffirait. Au Royaume-Uni, l'Etat répond en quinze jours aux dossiers de demandes des entreprises. On pourrait aussi imaginer que les autorisations de travail soient gérées par les préfets de région en concertation avec les régions qui sont responsables du développement économique et en contact avec les entreprises.

La gauche doit-elle poursuivre la pratique des charters ?

La question n'est pas celle du moyen de transport mais des critères de reconduite à la frontière et du respect de la dignité des personnes dans l'application des décisions de justice. Plutôt que de s'attaquer aux familles et aux enfants - je veux d'ailleurs rendre ici hommage à la mobilisation des parents et des enseignants contre les expulsions d'enfants scolarisés -, il vaudrait mieux être beaucoup plus ferme contre les trafiquants et les employeurs de clandestins. Et reconduire systématiquement hors de France, à leur sortie de prison, les délinquants dangereux.

Vous rétablissez la double peine ?

Absolument pas, car je ne parle pas de ceux qui ont grandi en France mais des auteurs de crimes ou de délits arrivés depuis peu.

Article paru dans l'édition du 23.06.06

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