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Désirs d'avenir UK - Ségolène Royal 2007
29 août 2006

"Elle doit rester elle-même, sans se laisser entraîner par les élucubrations"

LE MONDE | 28.08.06 | 13h38  •  Mis à jour le 28.08.06 | 13h38

LA ROCHELLE ENVOYÉS SPÉCIAUX

es concurrents instillent le doute. Ségolène Royal est-elle faillible ?

Depuis un an, à chaque fois qu'il y a une étape à franchir, un certain nombre de gens s'ingénient à dire que la prochaine sera plus difficile, ce qui n'est pas faux. "Vous verrez, elle ne tiendra pas le coup." A chaque fois, l'étape est franchie et Ségolène Royal confirme. Mais tant qu'elle ne gagnera pas l'élection présidentielle, elle sera soumise à cette pression.

Cet été, ses détracteurs l'ont accusée d'être légère sur la Corse et le Liban et d'avoir égrené des généralités à Frangy-en-Bresse, le 20 août...

Ce qui fait la force de la candidature de Ségolène Royal, c'est une confiance populaire et une confiance militante qui n'ont été qu'en se renforçant. Elle essaye d'incarner une pratique politique différente basée sur une volonté infaillible, un pragmatisme maîtrisé et surtout l'idée qu'elle doit parler juste, et ne pas simplement aligner les généralités et les formules convenues.

Quel est le responsable socialiste français qui, lorsqu'il va en Corse, ne condamne pas la violence ? Quel est celui qui ne condamne pas la guerre au Liban en appelant à la paix ? Ségolène Royal a essayé de sortir de cette matrice commune et beaucoup de Français lui en savent gré.

Pourquoi refuse-t-elle le débat ?

Elle est à l'unisson de beaucoup de militants et d'électeurs de gauche. Ils veulent se rassembler le plus possible pour gagner. Quant aux débats, puisqu'il n'y a pas de différences fondamentales entre les candidats, ça ne sert à rien de traquer la petite phrase, la formule malheureuse pour ensuite cultiver la suspicion.

Pourra-t-elle s'appuyer sur les cadres du PS, plus réservés ?

Ce serait une curieuse conception pour un dirigeant politique que d'opposer les cadres aux militants. Quelle est donc cette sorte d'autorité naturelle des cadres qui leur donne le savoir et transforme les militants en main-d'oeuvre électorale ? Ces partis-là ont existé dans l'histoire. Ce n'est pas mon modèle, d'autant que, si on laissait les cadres s'exprimer, je crois que, là aussi, les choses seraient différentes.

Les cadres ne peuvent pas s'exprimer ?

On les appelle à la responsabilité à juste titre, mais il ne faut que cette réserve demandée soit ensuite utilisée.

François Hollande ne pousse-t-il pas sa propre candidature ?

J'ai compris qu'il estimait qu'il pouvait être le recours légitime et institutionnel au cas où il y aurait un incident majeur dans la procédure de désignation. Mais je ne crois pas que nous soyons pour l'instant dans cette situation.

Mme Royal ira-t-elle jusqu'au bout ?

C'est son devoir. C'est aussi le respect qu'elle doit à tous ceux qui la soutiennent. Le mouvement de soutien à Ségolène Royal est solide et n'a rien à voir avec une bulle médiatique. C'est un vrai soutien populaire qui ne peut pas être déçu par un arrangement artificiel.

Quels sont les risques pour elle ?

Elle doit rester elle-même, et ne pas se laisser entraîner par toutes les élucubrations et les jeux subtils inéluctables dans ce genre de processus. Mais en même temps, Ségolène Royal doit montrer, comme elle a commencé à le faire, qu'à ses côtés, tout le monde aura une place. Car il s'agit d'un projet collectif.


Propos recueillis par Arnaud Leparmentier et Isabelle Mandraud

Article paru dans l'édition du 29.08.06

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