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Désirs d'avenir UK - Ségolène Royal 2007
4 septembre 2006

Royal fait la cour au peuple

A la fête de la Rose de Florac, en Lozère, la socialiste favorite des sondages a répliqué aux critiques en s'imposant comme la «candidate populaire».

Par David REVAULT D'ALLONNES

QUOTIDIEN : Lundi 4 septembre 2006 - 06:00

Florac (Lozère) envoyé spécial

sego2Le débat attendu n'a pas eu lieu. Mais, cette fois, ce sont les militants qui se sont abstenus. «La fédération n'a pas voulu, les gens avaient trop faim», explique un proche de Ségolène Royal. A Florac, hier, les adhérents socialistes de Lozère sont donc directement passés à table, autour d'une assiette saucisse-aligot, sans la séance de questions-réponses initialement prévue. Peu importe. Le discours de la favorite des sondages les avait déjà rassasiés.

La plus modeste fédération du pays en effectifs, entre militants fonctionnaires, agriculteurs ou retraités dans le civil, constitue il est vrai un décor rêvé pour essayer de rebondir. «Ségolène a tout pour elle. Elle a de bonnes idées, elle est tout à fait capable d'exercer [le pouvoir]», martèle Annie, fonctionnaire à la retraite. «C'est quelqu'un qui parle français. Elle apporte du renouveau et de la différence», veut croire Sylvie, enseignante de 25 ans. «Elle est humaine, dit Sophie, 43 ans, en recherche d'emploi. Les gens qui ne sont pas de son bord vont être sous le charme.»

Accusée par ses concurrents socialistes d'être sans fond après son discours de Frangy, blâmée pour s'être soustraite à la discussion avec les jeunes militants à l'université d'été de La Rochelle, houspillée par le candidat Sarkozy, Royal a profité de la fête de la Rose de Florac pour lancer la contre-offensive.

Valeurs. «Il était temps de répondre», reconnaît Patrick Mennucci, l'élu marseillais qui gère ses déplacements de campagne. Répliquer, donc, mais sans avoir l'air de s'impliquer dans les rivalités internes au PS. «La question du programme viendra après, résume Christophe Caresche, adjoint au maire de Paris. La première étape, pour elle, c'est l'identité. Il faut que les gens sachent de quelles valeurs elle parle.»

Le peuple plutôt que le people : c'est le message en forme de réplique qu'a martelé la députée des Deux-Sèvres. «Désolée, je ne suis pas venue avec Johnny Hallyday, a ironisé d'emblée Royal en se moquant de Sarkozy. Ma vedette à moi, c'est vous. Il est temps de remettre le peuple français au coeur de notre projet.» Fidèle à sa stratégie, la quasi-candidate du PS a caressé les militants dans le sens du poil : «Grâce à vous, je tiendrai. Malgré les coups, d'où qu'ils viennent. Parce que, de toute façon, c'est un entraînement.» Façon de rappeler qu'elle a déjà une longueur d'avance sur ses rivaux socialistes. Façon de s'adresser aussi à son adversaire principal, Sarkozy, dont elle n'a jamais cité le nom. Elle lui a donné rendez-vous en janvier 2007 pour un «bilan de résultats».

«Superflic». A Marseille, où se tenaient les journées d'été des jeunes de l'UMP (lire page 2), «[leur] candidat était entouré de 1 000 policiers, je suis entourée de 2 000 citoyens», a martelé la présidente de la région Poitou-Charentes pour mettre en scène le match «superflic contre candidate populaire». «Se situer dans la confrontation avec Sarkozy lui donne l'occasion de se repositionner sur la question des acquis sociaux et des organisations syndicales», dont on la disait absente, commente Christophe Caresche. L'élue des sondés a ainsi refusé une «France qui reculerait vers le XIXe siècle», prôné une «République du respect, où les Français seraient réconciliés avec les entreprises», et répété sa volonté de «faire émerger en France un syndicalisme de masse». Ségolène Royal, qui entend rencontrer dans les jours qui viennent les responsables des organisations syndicales, a annoncé le lancement d'une «campagne participative sur la question du dialogue social».

Mesures. Rentrée oblige, l'ancienne ministre à l'Enseignement a insisté sur la nécessité d'engager une «révolution scolaire». Laquelle pourrait être déclenchée grâce à quelques mesures pratiques. Loin de l'encadrement militaire des jeunes délinquants, elle a proposé le «soutien scolaire gratuit», en lien avec le service civil obligatoire, la création d'un «nouveau métier consistant à mettre un deuxième adulte dans la classe», l'assouplissement d'une carte scolaire jugée discriminante. Rien d'un grand soir éducatif. Juste des annonces concrètes qui ne manqueront pas de parler au «peuple».


http://www.liberation.fr/actualite/politiques/202139.FR.php

© Libération

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