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Désirs d'avenir UK - Ségolène Royal 2007
5 septembre 2006

«Il veut qu'on l'appelle, mais l'appel ne vient pas»

Marcela Iacub, auteure d'«Une journée dans la vie de Lionel Jospin»:

«Il veut qu'on l'appelle, mais l'appel ne vient pas»

Par Jean-Dominique MERCHET

QUOTIDIEN : Mardi 5 septembre 2006 - 06:00

Marcela Iacub vient de publier une «fiction» à la fois politique et psychologique, sur Une journée dans la vie de Lionel Jospin (Fayard). Dans ce petit livre (1), cette chercheuse en droit revient sur le retrait de la vie politique de l'ancien Premier ministre, à la suite de son échec en 2002. Après la cérémonie des larmes à La Rochelle, nous l'avons interrogée sur le retour de Lionel Jospin dans la course à l'investiture présidentielle. Regard décalé sur un destin politique.

Obsessionnel. «Lorsque j'ai vu Lionel Jospin à La Rochelle, je me suis dit : il se comporte exactement comme le personnage de mon livre ! Le seul but de son existence est d'être président de la République. Pour lui, c'est obsessionnel. Il tentera de revenir jusqu'à son dernier souffle. Il pourrait devenir vraiment pathétique dans les semaines qui viennent.»

Puritain. «Le problème avec lui, c'est qu'il cache son désir : il ne veut pas dire qu'il désire le pouvoir, qu'il en jouit en solitaire. C'est très puritain. En cela, il est le contraire de Jacques Chirac qui, lui, assume très bien son désir de pouvoir. Jospin veut qu'on l'appelle, mais l'appel ne vient pas... Pourquoi les Français ne le désirent-ils pas ? A cause du 21 avril. Ce jour-là, il n'a pensé qu'à lui-même, il n'a pensé ni au parti socialiste ni au pays. C'est en quelque sorte un fanatique de sa propre volonté.»

Lapsus. «Lionel Jospin n'a pas confiance en lui. D'où la fréquence de ses lapsus qui sont pour lui une manière de dire : "Je me rends bien compte que vous vous rendez compte de ce que je suis". Et s'il ne parvient pas à assumer ses fautes, en particulier l'échec de 2002, c'est parce qu'il se juge lui-même comme un faible. Il faut être fort pour reconnaître ses erreurs.»

Dernier championnat. «Avec une telle psychologie ­ qui l'a fait perdre en 2002 ­ il est assez saugrenu qu'il soit quand même devenu un homme politique de premier rang.

En ce moment, il joue son destin, la manière dont il va raconter sa propre vie. C'est le dernier championnat de ce sportif. A La Rochelle, j'aurais d'ailleurs préféré qu'il donne un coup de boule à Ségolène plutôt que de verser des larmes !»

(1) Lire la critique dans Libération du 31 août 2006.


http://www.liberation.fr/actualite/politiques/202427.FR.php

© Libération

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