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Désirs d'avenir UK - Ségolène Royal 2007
6 octobre 2006

Ségolène Royal tente de rassembler sans faire trop de promesses.

segocandidateLes délicates manoeuvres de ralliement à la favorite du PS

Par David REVAULT D'ALLONNES

QUOTIDIEN : Vendredi 6 octobre 2006 - 06:00

En avoir, mais pas trop en même temps. En susciter, mais en finesse. Depuis que la course à l'investiture socialiste pour la présidentielle est officiellement ouverte, la question des soutiens déclarés à Ségolène Royal prend un tour quelque peu différent. «On a changé de braquet, résume un membre de son équipe. Elle était outsider, putative et très critiquée, elle est maintenant un leader qui cherche à installer son autorité. Elle doit montrer sa force, mais aussi son ouverture.» Rassembler donc, notamment en direction des trois candidats potentiels qui ont finalement jeté l'éponge (Jospin, Lang, Hollande), afin de se prévaloir de la légitimité du nombre. Sans pour autant apparaître comme une femme d'appareil, alors qu'une cinquantaine de premiers secrétaires des fédérations PS la soutiennent, contre 18 en faveur de Strauss-Kahn et 17 pour Fabius.

Délicate équation, qu'analyse le partisan d'un concurrent : «Plus vous élargissez le front, plus vous élargissez les contradictions et moins vous avez de solidité idéologique. Et plus il y a de ralliements d'appareil, plus ça abîme l'image. Et il y en a presque trop...»

Divisions. Donnée gagnante par les sondages, alignant aujourd'hui les plus substantielles divisions au sein du PS, Ségolène Royal a prévenu : «Il n'y pas de places à distribuer.» Et de préciser : «Je me suis refusée à négocier quoi que ce soit avec qui que ce soit dans les soutiens qui viennent vers moi.» Ceci afin de ne pas accréditer l'idée que les ralliés accourent par l'odeur alléchés. Un membre de l'écurie : «Elle n'est pas dans une logique de négociation. Elle ne veut pas donner le sentiment aux militants qu'elle vole les débats par un ralliement de l'appareil.» Ces derniers jours, l'élue des sondages a enregistré de nouvelles adhésions : Charles Fiterman, ex-ministre communiste des Transports de Mitterrand passé au PS ; Yvon Robert, ex-proche de Laurent Fabius et ancien maire de Rouen ; Christophe Degruelle, ex-homme

lige de Jack Lang à Blois. Mais l'essentiel est ailleurs, où d'importantes marges de progression restent à dégager.

Autour de la personne de Jack Lang, d'abord, moins pour ses réseaux militants que pour sa personnalité. Chez les partisans d'Henri Emmanuelli ensuite, qui évoquait récemment «une forte présomption» quant à l'issue du vote d'investiture, alors qu'une partie de son courant, le NPS, s'est déjà rangée derrière Ségolène Royal. Et, surtout parmi les amis politiques de Lionel Jospin, dont plusieurs ont subi ces derniers jours les assauts téléphoniques de proches de la députée des Deux-Sèvres. «Une partie des jospinistes va tomber en déshérence, avec spleen et repli local ; une autre, par antiségolisme primaire, peut faire n'importe quoi ; et ceux qui restent vont rallier Ségolène à leur rythme», estime un partisan de Ségolène Royal.

Les amis de l'ancien Premier ministre, après son retrait, se sont fixés une quinzaine de jours de réflexion. «Un délai de décence», que résume l'un d'eux : «Non-alignement, non-ralliement, on reste groupés. L'idée, ce n'est pas : Jospin n'est plus là, chacun pour soi.» Mais cette ligne semble déjà s'effriter, alors que certains fidèles de Jospin esquissent un mouvement en direction de Ségolène Royal. Notamment du côté de quadras moins hostiles à la députée que leurs aînés, et surtout davantage soucieux de ne pas insulter leur avenir politique. Comme André Vallini, député PS de l'Isère, ou Manuel Valls, député-maire d'Evry (Essonne). «Je ne vais pas participer à abaisser l'image de celle qui à coup sûr sera désignée, explique ce dernier. Je ne me retrouve pas dans ce que dit Claude Allègre [le plus virulent envers la candidate, ndlr]. Le retrait de Jospin signifie la fin d'une époque, et nous rentrons dans une nouvelle époque politique et générationnelle. Après la désignation, on sera tous derrière la candidate.» Et de préciser : «Je peux me retrouver avec elle sur un certain nombre de sujets, comme la sécurité ou l'idée de nation...»

Occasion. Soucieuse d'aligner ses divisions, Royal réunira, à l'issue du conseil national du PS, samedi à la Mutualité, environ 130 de ses soutiens aux Blancs-Manteaux. Outre Pierre Mauroy et François Rebsamen, numéro 2 du PS, Jean-Marc Ayrault, le patron du groupe à l'Assemblée nationale, officialisera un soutien évident depuis plusieurs semaines. Président de la fédération de Paris, désormais la plus importante du pays, Patrick Bloche, jusqu'ici précautionneux, pourrait se déclarer à cette occasion. Comme le raconte un cadre d'une équipe rivale : «J'ai déjà vu des gens qui quittaient mon bureau en se demandant comment la battre, et qui une heure après appelaient à voter pour elle...»


http://www.liberation.fr/actualite/politiques/208921.FR.php

© Libération

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